J5- 2 février : commentaires reçu de nos quadras à 17h28
Mercredi 2 février
Une première nuit de très petit temps. Un temps presque lacustre, mais, là, je ne peux que m’émerveiller de la richesse du monde de la mer. En tant que biologiste-enseignant retraité, je ne peux me lasser, par exemple, de contempler le plancton photoluminescent. Et ces petits copépodes (pour une grande partie) réagissent non seulement aux mouvements apportés, à l’étrave ou derrière les safrans et la quille, par le déplacement du bateau, mais aussi à la lumière d’une frontale. C’est particulièrement beau par ces nuits sans lune. Si vous ne l’avez jamais fait, essayez de vous placer sur le côté du bateau, fermez les yeux pendant que vous allumez votre frontale une seconde, et ouvrez les yeux à nouveau. Vous verrez une multitude de petits flashs s’éteindre jusque dans les profondeurs. C’est peut-être banal, mais c’est fascinant.
Après une nuit planctonique, voici un matin pas tonique du tout. Le … comment déjà … ah, oui, le vent est tombé à 5 nœuds environs. On le savait, mais on espère toujours un peu. Là, on fait une petite aile d’hirondelle pour suivre ce que nous dit notre routage, en essayant de maintenir notre spi gonflé. C’est du taf qu’on devrait bien connaître en tant que lacustre, mais la houle apporte une dimension particulière. En cette fin de matinée, on s’en sort plutôt bien, avec une vitesse qu’on arrive à maintenir aux environs de 4 nœuds, pour 6 nœuds de vent. Mais il faut constamment adoucir les relâches de l’écoute de spi en maintenant un peu de tension. C’est ça le secret (chuuuut ! et non, ce n’est pas du pumping !).
Et, pour la première fois, le soleil semble vouloir se montrer plus généreux. Des conditions pour améliorer aussi l’hygiène générale. Et, côté nature, on observe beaucoup de petites physalies, ces méduses à crête de coq (ou à coiffure punk), avec leurs reflets irisés. Et on voit les premières touffes de sargasses. Mais on n’est pas surpris, car on en avait déjà vus le long des côtes portugaises à la première étape.
Voilier MARIMAR IV, cagnard 243, 16h GMT ; position : 31°32 N ; 27°45 W
J5 - 2 février 2022. Positions à 19h10